Mercredi 14 octobre, dans le cadre de la Fête de l’écocitoyenneté du quartier de Villejean, l’ALEC et d’autres structures (associations, CEBR, direction de quartier, service déchets de la métropole) étaient présentes sur la dalle Kennedy pour aller à la rencontre des habitant·es.
Organisés autour d’un grand espace de vente d’objets de seconde main à prix libre, différents stands proposaient de l’information et de la sensibilisation sur les économies d’eau, le tri des déchets, les gestes du quotidien. En plus d’un stand « Le Rôle de ma Vie » qui a attiré une grosse 15aine de personnes, l’ALEC animait aux côtés de la direction de quartier et de deux membres d’une association du quartier un « portage de parole ». Cette méthode consiste à occuper l’espace public avec une phrase inscrite sur un panneau, et inviter les passant·es à y réagir.
Notre objectif était de sonder l’opinion des habitant·es du quartier sur la question de l’écologie, et de savoir dans quelle mesure ils et elles pouvaient se sentir concernées par cette problématique.
Cette action s’inscrit dans une démarche plus globale de l’ALEC, qui cherche à investir les quartiers prioritaires de la Ville : actions conventionnées avec la Ville de Rennes sur le quartier Villejean-Beauregard (voir notre retour d’action), animation du parcours « Justice sociale » (voir notre retour d’action sur le sujet) à la CLC, animation dans le cadre de l’AAP « Quartiers en transition » de la Région Bretagne.
L’idée étant que la question des transitions écologiques est l’affaire de toutes et tous, mais qu’elle ne peut pas être amenée partout de la même manière.
La métropole place la justice sociale au cœur de son PCAET en mettant l’accent sur la question des inégalités environnementales (inégalités de responsabilité, d’exposition et de capacité à faire faire aux effets du réchauffement climatique).
Cette rencontre avec les habitants visait alors à identifier les points d’accroche qu’ils et elles pourraient avoir avec les sujets de l’ALEC, et vérifier si nos entrées « énergie/climat/empreinte carbone » étaient appropriées pour lancer la discussion.
Nous avons animé ce portage avec les phrases suivantes (réfléchies en amont avec la direction de quartier) :
« L’écologie, est-ce que c’est notre problème ? »
« Ce qui me fait me sentir bien chez moi c’est… »
« C’est quoi un éco-citoyen ? »
« La pollution, ça m’inquiète »
« La dalle (Kennedy) en été, tu le vis comment ? »
« Sur l’écologie, ma parole mérite d’être écoutée »
« Je me déplace en/à … parce que… »
« L’empreinte carbone pour moi c’est… »
« Bien vivre pour moi c’est… »
« La solidarité, c’est quoi ? »
« Qu’est-ce que je fais pour économiser ? »
« Qu’est-ce que je sais faire de mes mains ? »
Pour choisir ces phrases, les travaux de Banlieue Climat et l’enquête « Sobriété et pauvreté » de Pacte Civique ont été grandement utiles. L’idée étant de tester plusieurs approches pour parler d’écologie.
Parmi les enseignements de cette expérience :
– Les habitant·es du quartier ont toutes et tous témoigné d’un intérêt fort pour l’écologie.
– La question de l’impératif d’agir vis-à-vis des générations futures a été très souvent évoquée.
– Pour la plupart, la sensibilité à l’écologie s’exprime au prisme du cadre de vie : une majorité évoque en premier la question des déchets (problématique très visible dans le quartier), qu’elle relie aux enjeux de surconsommation. Cette observation a également pu être faite sur le stand « Le rôle de ma vie ».
– Dans un deuxième temps, c’est la préservation du vivant / de la nature qui est évoquée.
– Très peu ont fait le lien avec le climat, le carbone, ou la consommation d’énergie.
– Contrairement à nos attentes sur ce quartier des années 1960, les problématiques liées au confort d’été n’ont pas été spontanément évoquées.
Ces enseignements questionnent les pratiques de l’ALEC en termes de sensibilisation dans ces quartiers. En effet, nos thématiques abordent toutes d’emblée les notions d’empreinte (carbone, eau, matière), d’énergie et climat. Ces entrées peuvent alors semblée éloignée des préoccupations rencontrées sur ce terrain. En revanche, la qualité de vie et la consommation semblent être des entrées plus pertinentes. De même qu’il semblerait opportun d’y proposer plus d’animations basées sur le concret et la mise en pratique, plutôt que sur des concepts tels que l’empreinte qui peuvent être trop abstraits.
Ces enseignements serviront à alimenter les réflexions de l’ALEC sur son action dans les quartiers prioritaires, et plus largement dans le développement des nouvelles animations.