Visite technique « Quand l’eau joue les prolongations ! » : l’ALEC sensibilise au centre Henri Guérin du Stade Rennais le 17 juin 2025

En partenariat avec la Collectivité Eau du bassin rennais, l’ALEC a organisé une visite du centre d’entraînement Henri Guérin du Stade rennais mardi 17 juin matin.
L’objectif de cette visite était de présenter les solutions techniques en matière d’économie d’eau déployées sur le site, actuellement en phase de travaux.
Une cinquantaine de personnes étaient présentes, représentants des collectivités, des promoteurs, des bailleurs, des associations ou des entreprises.

Après le mot d’accueil de Pierre Juhel, stadium manager ou directeur sécurité et infrastructure, Ludovic Brossard, vice-président de la CEBR, a rappelé les enjeux et présenté les contours du nouveau programme ECODO.
Soulignant le partenariat qui se traduit cette année par la signature d’une convention cadre 2025-2028, l’ALEC a rappelé ses missions de conseil et d’accompagnement sur les économies d’eau et la Récupération d’Eau de Pluie (REP).
À l’occasion de cette introduction, les objectifs du nouveau PCAET de Rennes métropole ont été mentionnés ainsi que la modification du PLUi (M2) qui va rendre obligatoire la REP dans toutes les nouvelles constructions.

La prise de conscience de l’équipe technique du Stade rennais (250 salariés au global) date de la sécheresse 2022.
Entre août et octobre, l’Ille-et-Vilaine a connu 70 jours placés en état de crise sécheresse, les terrains ne pouvaient donc plus être arrosés avec un impact conséquent sur l’activité.
Avec l’appui de Rennes Métropole, la DDTM et la CEBR, le Stade rennais a intégré plus fortement les enjeux environnementaux, les économies d’eau, dans la conception du projet de reconstruction du centre d’entraînement.
Le chantier est accompagné par un panel d’acteurs dont des experts environnement, eau, écologue dont Iao Senn, Dervenn.
À noter : la reconstruction s’opère sur des sites déjà artificialisés.

Chaque année, le Stade rennais consomme 30 000 m3 d’eau potable.
L’enjeu est de réduire cette consommation, surtout pour l’arrosage des terrains, alors que leur superficie augmente de 30%.
Pierre Juhel a évoqué l’importance de la pédagogie en raison du décalage entre les attentes du staff, des joueurs, des médias et les enjeux environnementaux :
« Si les journalistes repèrent de l’herbe jaunie sur le terrain, c’est le lynchage des équipes techniques dans les médias, tout doit être impeccable ».

Solutions techniques mises en œuvre :

  • Suivi des consommations d’eau, télérelève, détection des fuites
  • Equipements hydroéconomes
  • Réutilisation d’eaux de drainage et étude pour réutiliser les eaux de sortie de la station de Beaurade pour l’arrosage des terrains sportifs
  • Réutilisation des eaux grises de douches pour alimenter les sanitaires
  • Mise en place de noues pour la gestion des eaux de ruissellement
  • Contrôle avec des sondes pour mieux gérer l’arrosage des terrains
  • Travail sur la variété des pelouses, l’apport de synthétique, les sols
  • Actions de sensibilisation auprès des joueurs en formation, prochainement staff et joueurs pro
  • Préservation des zones humides
  • Etude avec Agrocampus : analyse des eaux de drainage et de la REUT (réutilisation des eaux usées traitée) issue de la station de Beaurade

Coût des actions eau : 1,5 millions d’euros sur un chantier à 40 millions d’euros.

Le Stade rennais a la volonté de rattraper son retard et d’être plus exemplaire.
Des échanges de pratiques sont engagés avec d’autres clubs de football mais aussi de golf, plus avancés sur ce sujet.

En attendant de consolider les chiffres et l’impact des actions engagées, il n’y a pas de communication sur cet engagement.

Alors que l’Ille-et-Vilaine a été classée en état de vigilance sécheresse, par arrêté préfectoral le vendredi 13 juin 2025, l’implication de tous les acteurs, et plus particulièrement celle des plus gros consommateurs, est indispensable.
Cette visite a fortement intéressé les participants, notamment les équipes techniques des collectivités qui s’interrogent sur leurs pratiques.